Couleur terrienne.
Le premier homme a pour nom Adam, ce qui signifie : « fait de terre rouge » et dans certaines langues, son mot
désigne « ce qui est coloré ». L'oxyde de fer, très présent dans la nature a permis à nos ancêtres de l'utiliser déjà sur les parois des grottes et au Moyen Âge, il formait, avec le
noir et le blanc un trio incontournable. Le rouge se chargea donc rapidement de symboles, et c'est sûrement pour cela qu'il est considéré comme LA couleur par excellence. Son caractère premier
est renforcé par sa présence dès l'origine de la vie, par le sang et des trois couleurs primaires, elle est la plus ambivalente. Évoquant autant l'exaltation que le danger, l'amour que la
guerre, la colère que la joie intense, dans tous les cas, le rouge sera l'expression des sensations fortes. Dans l'imagerie catholique, il symbolise la Passion du Christ, son sacrifice, et
également le personnage du Diable. Ici l'ambivalence est si marquée que c'est sous la même couleur que se retrouvent le bien et le mal.
Tel le feu, le rouge irradie, se propage et l'on ne peut se dérober face à lui. Sa présence devient envahissante, absorbante et
empiète sur les autres couleurs. Son intensité et sa richesse renvoient à l'amour fou, l'ardeur, l'érotisme ou la guerre. Il est l'action, la puissance, l'audace et la grandeur, étourdissant
jusqu'à l'énervement, sa joie de vivre est brutale. Les empereurs le choisiront, se couvrant de pourpre afin d'exercer leur pouvoir, les révolutionnaires et les insurrections ouvrières pour
exprimer leur colère et leur volonté de changement, les femmes pour donner à leurs lèvres plus de sensualité. À la scène, les fauteuils et les rideaux rouges seront l'annonce du spectacle, de la
théâtralité et des émotions exacerbées.
Associé au bleu ou au vert le rouge se fonce, par le jaune s'illumine et offre en multipliant les mélanges un large éventail de
teintes différentes. Il s'appellera alors : incarnat, rubis, vermillon, carmin, garance, grenat, bordeaux, sang ou vermeil.
Sa complémentaire est le vert.
Pour le danger :
Lumière rouge (niveau d'alerte extrême), liste rouge
des espèces menacées, panneaux d'interdiction, corrections du professeur, véhicules de pompiers,
phares maritimes, baies
empoisonnées .
Dans le milieu urbain, pour être visible :
Feux de circulation, bornes en plastique rouge,
bornes à incendie, autobus et cabines téléphoniques en
Grande-Bretagne, Ferrari rouge.
Pour l'exaltation :
Roses rouges, néons des vitrines érotiques,
rouge à lèvres (qui parfois n'est pas rouge), sous-vêtements, rideaux du théâtre et sièges de cinéma,
tenue du Père Noël.
Destruction et changement :
Le feu, la guerre, le péché, le corps, la matière, la colère, l'enfer et le Diable. Le bourreau habillé de rouge, le nez de l'ivrogne exagéré
volontairement chez le clown.
Durée de l'exercice : 4 heures
Technique : Aquarelle
Format : A3
Pliez la feuille d'aquarelle, 300g/m², en deux. Sur la partie de gauche, vous allez réaliser un nuancier comprenant au minimum 15 teintes de rouges. Pour cela vous utiliserez deux rouges de départ, le vermillon et le magenta. À ces deux couleurs, sous forme de deux colonnes séparées, vous ajouterez conjointement du jaune, du bleu outremer puis du vert. Aussi de l'eau pour obtenir des teintes claires. Cette adjonction de couleurs se fera en petite quantité car la dominante doit rester le rouge.
Le nuancier réalisé, vous reproduirez, à droite du feuillet, ce dessin d'Henri Matisse au crayon. Le but sera ensuite de quadriller à votre idée puis de recouvrir la surface de différents rouges. Ainsi, de remplacer le contour par la couleur sans que l'on perde la forme de départ.
Ce même motif sera ensuite décliné de la même manière avec le Bleu et le Vert. Les trois résultats seront ensuite comparés afin de constater les différentes ambiances qui se dégagent.
Voir aussi :